Page 11 - catalogue tableaux_08-2020
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EUGÈNE BOUDIN
(HONFLEUR, 1824 – DEAUVILLE, 1898)
Eugène Boudin (1824-1898), est un peintre paysagiste majeur du XIXème siècle.
S’il est considéré comme l’un des précurseurs de l’impressionnisme, faisant figure d’avant-
garde en plantant son chevalet en extérieur pour peindre « d’après nature », il s’inscrit aussi
dans la grande tradition de peintres de paysages. Le sujet comme son traitement appartient
à un courant naturaliste, où les peintres choisissent de représenter les travaux journaliers de
gens modestes, dans un souci à la fois de réalisme et de pittoresque. Né à Honfleur, d’un
père marin, Eugène Boudin est profondément marqué par les paysages côtiers dans lequel il
évolue. Encouragé par Millet, il se lance alors dans le dessin puis vient étudier la peinture à
Paris dans l’atelier d’Isabey. Fréquentant assidument le Louvre, il vit des copies des grands
maitres qu’il vend aux amateurs. De retour chaque été en Normandie, il s’oriente vers des
peintures de marines et travaille à rendre les effets atmosphériques que lui offrent les paysages
de bord de mer.
C’est ainsi qu’il décide de sortir de son atelier pour peindre directement en extérieur,
et ce bien avant les Impressionnistes qu’il va fortement influencer. En 1859, il expose sa
première toile au Salon où il se fait remarquer notamment par Baudelaire. Il rencontre
Courbet, Jongkind puis Monet qu’il va initier à la peinture en plein-air. Gagnant en notoriété,
il se consacre à des sujets plus mondains accompagnant la naissance des premières stations
balnéaires, Deauville, Trouville mais aussi Juan-les-Pins. En 1874, il participe à la première
exposition impressionniste chez Nadar. Au-delà des scènes de la vie quotidienne, croquées
avec vivacité voire pittoresque, ses paysages s’organisent avec précision selon les lois de la
perspective et selon un cadrage influencé par la photographie naissante. Les personnages, 11
secondaires voire anecdotiques, s’inscrivent dans un espace perspectif où le regard est invité
à parcourir de vastes étendues. Mais c’est d’abord son traitement de la lumière qui lui vaudra
la reconnaissance de ses pairs notamment pour ses ciels. Corot, son aîné lui attribue le
titre élogieux de « roi des cieux » quand Baudelaire lui décerne celui de « peintre des beautés
météorologiques ».