Page 14 - catalogue tableaux_08-2020
P. 14
EUGÈNE BOUDIN
(HONFLEUR, 1824 – DEAUVILLE, 1898)
Laveuses au bord de la Touques (paire)
Vers 1885 – 1890
Huiles sur panneau signée en bas à droite
Chaque : 22 x 33 cm.
Publication
Oeuvres reproduites dans Eugène Boudin, Robert Schmit, Tome III,
Paris, 1973.
Ces deux tableaux, en pendant, se répondent quasi symétriquement dessinant les deux
pans d’un arc de cercle qui, accolés, dessineraient la boucle d’une rivière, la Touques. Cette
rivière, dont les berges évoquent le front de mer, occupe chaque fois la majeure partie de
la toile ; on aperçoit, mince bande de terre, la rive opposée en arrière-plan à travers laquelle
disparait le cours d’eau. A l’horizon, la même bande étroite de ciel se prolonge dans les deux
toiles. Les personnages, des femmes occupées à laver dans la rivière des vêtements répartis
autour d’elles, sont centrés au premier plan. Nous tournant le dos, indifférentes à la présence
du peintre, ces laveuses nous font entrer dans la composition. Notre regard s’y arrête un
instant avant d’être guidé dans le lointain par le tracé des rives de la Touques. Jouant avec
l’équilibre des masses, Boudin répartit ces femmes tantôt groupées au premier plan, tantôt
plus éloignées mais isolant un personnage en avant, comme point d’entrée dans l’œuvre.
A cette succession des figures, s’ajoutent les procédés de la perspective atmosphérique, où
14 le dégradé des couleurs accentue l’effet de profondeur. Cette harmonie chromatique où
dominent les bleus délavés et les ocres, est ravivée par les notes franches et saturées des
laveuses et des vêtements épars au premier plan