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EUGÈNE BOUDIN
                        (HONFLEUR, 1824 – DEAUVILLE, 1898)


                        Juan-les-Pins, la promenade et la baie

                        1893
                        Huile sur toile signée et datée en bas à gauche 50 x 73 cm.
                        Publication
                        Œuvre reproduite dans Eugène Boudin, 1824-1898, Robert Schmit, vol. III, Paris, 1973.
                        Provenance
                        Galerie Durand – Ruel, 1893.


                             Par une belle journée ensoleillée, un couple se promène au bord de la mer qu’on
                        aperçoit au loin à droite, formant une baie. Le premier plan, largement dégagé, nous
                        invite à suivre ce couple déjà lointain qui s’apprête à pénétrer sous la frondaison d’un bois
                        surplombant la rive. Ces deux femmes, encore dans la lumière, vont en croiser deux autres
                        qui sortent du même bois se faisant échos par le jeu coloré du rouge de leur veste. Le peintre
                        anime ainsi son paysage d’une présence humaine introduisant une narration et même une
                        temporalité. Nous sommes ici à la Belle époque sur la côte d’Azur, probablement l’hiver,
                        saison à laquelle la haute société vient séjourner sous des cieux plus cléments. Juan-les-Pins,
                        jeune station balnéaire, créée dix ans auparavant, n’est évoquée ici que par sa pinède. Mais
                        ce sont les plaisirs de la villégiature que nous dépeint Eugène Boudin par la seule présence
                        de ces élégantes qui ne sont pas sans évoquer L’Assemblée dans un parc de Watteau. L’espace
        24              subtilement construit selon les règles de la perspective, dirige notre regard vers le couple
                        central guidé à la fois par le parapet de pierres, à droite, et par les rangées d’arbres formant
                        une allée. La succession des plans lointains se répartit selon l’alternance « classique » de zones
                        d’ombres et de lumières laissant percevoir au fond une clairière avant la pénombre du bois
                        où se perd notre regard.
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