Page 194 - catalogue tableaux_08-2020
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HUBERT ROBERT
                        (PARIS, 1733 – PARIS, 1808)


                        La Promenade galante

                        Vers 1775
                        Huile sur carton 23,5 x 30,5 cm.
                        Certificat René Millet Expertise.


                             Dans ce parc à aux épaisses frondaisons, des personnages évoluent par petits groupes,
                        frêles silhouettes perdues dans l’immensité de la nature. Quelques arbustes plus sombres
                        viennent rivaliser avec eux, ponctuant cette pelouse bordée de bosquets. Au fond de cette
                        étendue, une statue sert de point de fuite à la perspective. Car ce parc est peint à l’instar
                        d’une architecture comme le montre la ligne descendante des feuillages, à droite, qui tient
                        lieu de ligne de fuite à cette « boite » végétale dont le fond se dessine sur un ciel nuageux.
                        Si l’effet est rompu à gauche, au sol, des lignes de fuite bien réelles délimitent la pelouse
                        convergeant vers la statue et le bouquet d’arbres au centre. Dans cette harmonie de verts et de
                        bleus, les personnages sont des taches colorées, rouges, blanches, noires. Mais en seulement
                        quelques coups de pinceaux, Robert arrive à leur donner la gestuelle de la conversation,
                        qu’on imagine galante… Nous sommes au début du règne de Louis XVI et les parcs, lieux de
                        sociabilité, changent d’aspect avec l’anglomanie et la recherche de plus de naturel dans leur
                        agencement. Hubert Robert contribue à cette nouvelle mode des jardins anglais en dessinant
                        celui d’Ermenonville ainsi que le Hameau de la reine à Versailles.

        194                  Hubert Robert (1733-1808) est un peintre paysagiste français. Destiné à une carrière
                        ecclésiastique, il développe de tels talents pour le dessin qu’il obtient d’étudier auprès de
                        Slodtz. En 1754, il part pour Rome accompagnant l’ambassadeur de France où il reste onze
                        ans. C’est alors la découverte de l’Antiquité, des ruines de Rome et de Pompéi. Il rencontre
                        Piranèse dont les peintures d’architectures imaginaires l’impressionnent et Pannini qui
                        invente le genre des caprices architecturaux, regroupant des monuments sur une même toile,
                        dont Robert s’inspirera. De retour à Paris, il est reçu à l’Académie en 1766 avec un tableau
                        de ruines. Peintre apprécié du roi pour lequel il exécute Les Principaux Monuments de France
                        mettant en valeur le patrimoine antique français, il reçoit différentes charges dont celles de
                        dessinateur des jardins du roi et de garde des tableaux du Roi. Il participe à la commission du
                        futur Museum élaborant des projets pour son installation dans la grande galerie du Louvre. Il
                        collabore à la création du parc d’Ermenonville, premier jardin anglais en France.
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