Page 18 - catalogue tableaux_08-2020
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EUGÈNE BOUDIN
(HONFLEUR, 1824 – DEAUVILLE, 1898)
Le Vieux Port de Touques
1890
Huile sur toile, signée et datée en bas à gauche « E. Boudin 90 ».
45 x 65 cm.
Publication
Robert Schmit, « Eugène Boudin, 1824-1898 », vol. III, Paris, 1973, n° 2702.
Seuls quelques rares nuages subsistent dans ce ciel de traine, laissant place à un bel
azur qui s’empare de plus de la moitié de tableau. Ce ciel s’invite encore, en contrebas, dans
le reflet que lui offre la Touques qui s’écoule dans la partie inférieure de la composition.
Entre les deux s’étale le vieux port de Touques dont les maisons s’entassent au bord de
la rivière pour s’y refléter à leur tour, démultipliées et diluées. L’alignement des pignons
pointus entremêle ses toits de tuiles et d’ardoises, offrant une palette contrastée de blancs,
d’ocres rouges et d’anthracite. Deux clochers viennent ponctuer cet horizon, en réponse
au premier pignon pointu plus à gauche. Au-delà, une végétation verdoyante prolonge le
village. Enfin, sur la rive des silhouettes s’affairent. On distingue quelques barques amarrées,
le long d’un quai, qui témoignent de l’activité portuaire du village. Le port est peint depuis
la rive opposée sur laquelle nous nous trouvons et dont la berge occupe le premier plan à
gauche. Sa représentation tronquée, figurée de biais accentue la perspective et ajoute à l’effet
18 de distance. Boudin, une fois encore, magnifie cette nature normande qu’il ne se lasse pas de
représenter, nous proposant chaque fois un nouvel éclairage, une nouvelle émotion.