Page 52 - catalogue tableaux_08-2020
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JEAN-BAPTISTE CAMILLE COROT
                        (PARIS, 1796 – PARIS, 1875)


                        Gouvieux, près de Chantilly, la route

                        1850 – 1860
                        Huile sur toile signée en bas à droite
                        27 x 35 cm.

                        Certificat Galerie Brame & Lorenceau
                        Publication
                        Oeuvre reproduite dans le deuxième supplément à L’œuvre de Corot publié par
                        André Schoeller et Jean Dieterle.


                             Trois silhouettes frêles se dirigent vers nous, cheminant au milieu d’une large route. Les
                        personnages, un adulte et deux enfants, semblent perdus dans ce paysage tant la disproportion
                        est grande entre leur taille et celle des arbres qui bordent cette route, fermant la composition
                        sur la droite. De l’autre côté de la route, en revanche, un talus herbeux dégage la perspective,
                        laissant entrevoir les premières maisons d’un hameau, Gouvieux, ainsi que la vaste étendue
                        d’un ciel laiteux. Pas un nuage à l’horizon au point que cet aplat de ciel, particulièrement
                        lumineux, revêt une forme quasi géométrique. Il permet de mieux faire ressortir les feuillages
                        qui s’y détachent et la qualité de matières du talus et de la route. C’est ici un parfait exemple
                        de la qualité de la palette de Corot aux tons nuancés et subtils qui confère à un paysage,
                        somme toute banal, des qualités esthétiques et formelles. Les troncs élancés des arbres

        52              forment la trame d’un écran translucide aux nuances ocres et vertes. La même palette, cette
                        fois saturée, se retrouve dans le talus opposé, confrontant ainsi transparence et densité de la
                        matière. Au centre, la route terreuse vient se poser en miroir du ciel. La présence humaine,
                        incarnée par les personnages ou signifiée par les maisons, occupe le centre du tableau, pivot
                        d’une composition géométrique savamment ordonnée.
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