Page 50 - catalogue tableaux_08-2020
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JEAN-BAPTISTE CAMILLE COROT
(PARIS, 1796 – PARIS, 1875)
Le Fermier de Pithiviers
vers 1840
Huile sur toile signée en bas à droite 35 x 46 cm.
Certificat de la galerie Brame & Lorenceau.
Publication
Œuvre reproduite dans L’œuvre de Corot, catalogue raisonné et illustré, Alfred Robaut Paris,
1905, vol. II, pp. 222-223, n° 631.
Au centre d’une plaine plutôt aride, un cavalier à l’arrêt, nous tourne le dos. Devant
lui, s’éloigne une charrette de foin précédée de deux autres cavaliers. Au loin, la ligne
d’horizon dessine une frontière bleutée entre la terre et le ciel auquel elle cède les deux tiers
de la composition. Un ciel blanc, dont les nuages gris s’épaississent en gagnant de la hauteur.
Enfin, plus haut à droite, deux moulins surplombent une masse rocheuse d’un blanc crayeux.
C’est donc ce fermier à cheval, campé au premier plan, ancré au sol par la seule ombre du
tableau et paré des seules couleurs vives, qui nous fait rentrer dans l’œuvre. Son orientation
de biais, soulignée par le sillon du chemin, indique à notre regard la voie à suivre, d’abord
vers la charrette où deux autres cavaliers nous ramènent vers la droite, puis jusqu’au fond,
là où la ligne d’horizon se fait plus sombre et où l’on distingue un clocher, Pithiviers ? A
droite, les moulins se font discrets presque ensevelis dans les cieux. Ce paysage aux accents
50 désertiques, n’est pas sans nous faire penser à certains paysages orientalistes, comme ceux de
Fromentin, que Corot aurait pu admirer au Salon.