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MAURICE DE VLAMINCK
                        (PARIS, 1876 – RUEIL-LA-GADELIÈRE, 1952)


                        Fleurs dans un vase

                        1940
                        Huile sur toile signée en bas à gauche
                        46 x 33 cm.


                             De ce bouquet de fleurs, rustique dans son vase, se dégage une vitalité qui dépasse
                        la seule fraicheur des fleurs récemment coupées. Elles explosent de leurs couleurs vives et
                        tranchées comme un véritable feu d’artifice. Ici dominent le rouge et le blanc qui viennent
                        opposer leur clarté à la masse terreuse du pot et plus encore à celle obscure du fond. Ne serait-
                        ce une ombre portée qui l’ancre à son support, le bouquet semblerait en lévitation tant le fond
                        sur lequel il se détache explicite peu l’espace. Nulle démarcation entre les plans qui puisse
                        indiquer où s’arrête la table, où commence le mur du fond. On glisse imperceptiblement de
                        l’un à l’autre ; seul un dégradé des valeurs de gris crée une impression d’espace. La lumière,
                        qui semble irradier des fleurs, a pourtant une provenance autre, elle émane de la gauche
                        comme le trahit l’ombre portée du vase, à droite, mais aussi le reflet sur sa panse vernissée.
                        Ce trait blanc répète, plus qu’il ne reflète, ce plus large trait qui balafre le côté gauche de la
                        toile, résumant à lui seul la source lumineuse. Dans une grande économie de moyens, que
                        suggère le sujet même, cet empâtement de blanc est l’héritier des embrasures de fenêtres
                        flamandes puis hollandaises qui éclairaient latéralement natures mortes et scènes de genre.
                        Ici la peinture, ne craint pas de s’afficher, la touche de se manifester. Subtile dans les essences
        262             de fleurs, elle se veut plus rude, par contraste, pour signifier l’espace.
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