Page 208 - catalogue tableaux_08-2020
P. 208
ALFRED SISLEY
(PARIS, 1839 – MORET-SUR-LOING, 1899)
Premier jour de Printemps à Moret
1889
Huile sur panneau signée et datée en bas à gauche 46 x 56 cm.
Certificat comité Alfred Sisley
Publication
Œuvre reproduite au Catalogue raisonné d’Alfred Sisley, François Daulte, Lausanne, 1959.
La frêle silhouette bleue d’un homme évolue au milieu des arbres. Ces derniers, dont
les branchages tentaculaires forment une trame serrée, commencent peu à peu à se couvrir
de fleurs, taches de couleurs roses ou blanches. Si l’impression reste très graphique, la couleur
est omniprésente. Le sol est couvert d’un tapis de taches roses, jaunes et vertes qui traduisent
le printemps. Cette gamme est reprise, plus soutenue, sur la colline à l’arrière-plan et au
centre sur la cabane où s’apprête à pénétrer notre personnage. La luminosité vient surtout
du ciel, dont les nuages blancs aux reflets colorés dévoilent un coin de ciel bleu. On sent du
vent dans les branches, les nuages se meuvent dans le ciel. Sisley parvient à nous rendre les
changements du temps autant que l’imminence d’un printemps.
Alfred Sisley (1839-1899) est un peintre impressionniste britannique. Destiné à une
carrière commerciale, il étudie à Londres où il découvre la peinture de Constable et de
Turner. De retour à Paris, il se forme alors à l’atelier de Gleyre où il rencontre Renoir,
208 Monet et Bazille. En 1863, les quatre amis décident alors de s’installer au cœur de la forêt de
Fontainebleau, à Barbizon, pour peindre en plein air. Ensemble, ils combattent pour affirmer
la nouvelle peinture impressionniste. Sisley fréquente alors Manet et la jeune génération de
critiques d’art Duranty et Zola. C’est en 1880 qu’il s’installe à Moret-sur-Loing attiré par
cette campagne paisible et verdoyante. C’est là qu’il peint ces deux toiles Verger aux environs
de Moret-sur-Loing et Premier jour de Printemps à Moret où sa palette impressionniste réussit à
rendre à la fois la topographie des lieux et les variations atmosphériques. Ses œuvres exposées
chez Durand-Ruel rencontrent un vif succès à New-York où une exposition particulière lui
est même consacrée en 1889. Il est considéré aujourd’hui comme le représentant le plus pur
de l’impressionnisme.