Page 130 - catalogue tableaux_08-2020
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MOISE KISLING
                        (CRACOVIE, 1891 – SANARY-SUR-MER, 1953)


                        Bouquet de fleurs dans un vase

                        Vers 1925
                        Huile sur toile signée en bas à gauche
                        65 x 50 cm.


                             Dans un fort contraste coloré, ces fleurs rouges vermillon émergent d’un vase au bleu
                        profond. Disposé sur un guéridon aux allures de piédestal, ce vase s’érige au centre de la
                        composition, devant une fenêtre qui le nimbe d’une lumière blanche. De part et d’autres,
                        des rideaux de tulle, transparents mais mouchetés de pastilles colorées, encadrent le bouquet.
                        A cette palette aux couleurs franches, répond une touche nette, appuyée, en accord avec
                        une esthétique aux accents légèrement naïfs. Le peintre joue ici en effet avec un certain
                        naturalisme qui nous permet de reconnaitre aisément les espèces de fleurs – tulipes, roses
                        ou anémones – tout en les schématisant quitte à les réduire à de simples motifs. L’espace est
                        aussi traité avec cette facture où des accents réalistes, comme la perception du chambranle
                        de la fenêtre au travers de la transparence des rideaux, le dispute à une stylisation de cette
                        même fenêtre, véritable cadre dans le cadre. Kisling opère ici à une géométrisation des formes
                        qu’il simplifie ou résume. L’ombre du vase qui n’en suit pas les courbes en est un exemple
                        manifeste.

                             Moise Kisling (1891-1953) est un peintre d’origine polonaise qui est l’une des figures
        130             majeures de l’Ecole de Paris. Après une formation artistique à Cracovie, il s’installe à Paris en
                        1910 et réside à La Ruche de Montparnasse où il fréquente la diaspora artistique européenne,
                        Chagall, Soutine, Zadkine… Il se lie alors d’amitié avec Modigliani et Derain qui influencent
                        beaucoup sa peinture. Il tire alors sa renommée de ses portraits et de ses nus féminins, d’après
                        la bohême de l’entre-deux guerres, notamment Kiki de Montparnasse ou Arletty. Blessé sur
                        le front pendant la Première Guerre mondiale, il obtient en reconnaissance la citoyenneté
                        française, mais Juif, il doit s’exiler aux Etats-Unis durant la Seconde Guerre mondiale, où il
                        connait alors un grand succès. De retour en France, il s’installe dans le sud de la France où il
                        s’intéresse alors au paysage. Ses peintures sont présentes dans de nombreux musées à travers
                        le monde.
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