Page 148 - catalogue tableaux_08-2020
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MAÎTRE AU PERROQUET (Entourage)


                        La Vierge à l’Enfant avec Sainte Anne

                        Vers 1560
                        58 x 48,5 cm
                        Certificat René Millet Expertise.


                             Assises au premier plan sur un parapet, la Vierge et Sainte Anne conversent dans
                        des poses en miroir. Les tons de leurs vêtements, rouge, brun et blanc, se répondent
                        harmonieusement. Au centre, l’enfant Jésus, jeune garçon nu aux proportions réduites, fait
                        ses premiers pas sur les genoux de sa mère. Derrière cette scène familiale, s’étagent deux
                        arrière-plans, un premier nous montrant une campagne paisible où un berger fait paitre son
                        troupeau, puis plus au fond, séparé par une rangée d’arbres, un second paysage montagneux,
                        minéral, où se découpe la silhouette d’une ville. Seule une percée entre les arbres, au centre,
                        indique que l’on peut passer d’un univers à l’autre. Cette sainte conversation mêlant trois
                        générations, Jésus, sa mère et sa grand-mère, est un sujet peu fréquent montrant la généalogie
                        maternelle du Christ et donc son humanité. Sainte Anne représente l’Eglise. Ce thème
                        trouvera son aboutissement avec la célèbre Sainte Anne de Vinci où ce dernier organise une
                        symbiose entre les personnages dans une composition où les deux femmes se superposent.

                             Le  peintre anonyme de  cette  composition religieuse  a  évolué dans  l’entourage  du
                        « Maître au Perroquet », artiste anversois actif de 1525 à 1550, qui représentait souvent
                        dans ses peintures un perroquet à côté d’une coupe de fruits, seule présente ici. En effet,
        148             la composition élégante et les attitudes gracieuses des figures féminines vêtues à la mode
                        de la première moitié du XVI  siècle s’approche de celle du maitre. En outre, le traitement
                                                  e
                        particulièrement raffiné accordé au paysage est caractéristique de cet artiste attentif aux détails
                        de la campagne flamande. Cette peinture religieuse à usage privé est la commande d’un
                        riche marchand ou banquier résidant à Anvers. Ce port, prospère et cosmopolite, est alors
                        un centre production artistique considérable où la présence d’une clientèle tant flamande
                        qu’étrangère stimule les artistes. Le plus célèbre d’entre eux est certainement Quentin Metsys
                        qui développe un style singulier empreint de références aux maitres pionniers de la peinture
                        à l’huile comme Van Eyck.
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