Page 234 - catalogue tableaux_08-2020
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KEES VAN DONGEN
(ROTTERDAM, 1877 – MONACO, 1968)
Bouquet de fleurs
Huile sur toile, signée en bas à gauche « Van Dongen »
30,8 x 27,3 cm.
Certificat Wildenstein Institute
Provenance
Vente Chrisitie’s, New-York, 4 novembre 1981, lot 171 ;
Vente Chrisitie’s, Paris, 20 mai 2009, lot 50.
L’originalité de cette composition est de prime abord son point de vue. Représenté
en plongée, ce bouquet offre une rotondité presque parfaite où les fleurs, vues du dessus,
déploient leurs corolles, cernées par une couronne de feuilles. Nulle place laissée au hasard
dans cet ordonnancement régulier. Renforçant cet effet d’optique, le vase, rond lui aussi,
disparait partiellement sous la masse florale. Le plan sur lequel il repose n’est plus qu’une
surface unie, limitée par les seuls côtés de la toile. Une ombre brouillée se répand sur la
droite, comme une émanation diluée du vase… car ce sont ici les couleurs qui construisent
les formes. Aucuns traits de contour, juste des couches apposées, des couleurs juxtaposées,
pures ou parfois amalgamées. La touche, épaisse, modèle pétales et feuilles. Les couleurs sont
vives et contrastées : vermillon, jaunes et orangées pour les fleurs, camaïeu de verts pour les
feuilles. Le globe du vase, plus lisse, est bleu et vert pâle. Enfin, pour magnifier l’éclat de son
bouquet, le peintre a choisi un fond gris aux subtiles variations de mauves.
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Kees Van Dongen (1877-1968) est un peintre néerlandais naturalisé français. Il étudie
d’abord l’art à l’Académie royale des beaux-arts de Rotterdam, puis s’installe à Paris en 1899,
où il rencontre le critique d’art Félix Fénéon, et commence à travailler comme illustrateur
pour des journaux anarchistes, comme L’Assiette au beurre. En 1905, Van Dongen se lance
dans l’aventure fauve en exposant, aux côtés de Matisse et Vlaminck, au fameux Salon
d’Automne qui crée le scandale avec sa « cage aux fauves ». Il habite alors au Bateau-Lavoir,
en voisin de Picasso. En 1916, séduit par la belle Léo Jasmy, qui lui ouvre les portes du grand
monde, il abandonne son épouse et emménage avec elle dans un hôtel particulier du bois
de Boulogne. Il devient alors le peintre mondain de l’entre-deux guerres. Si, en 1941, Van
Dongen, déjà âgé, se compromet en participant au « voyage à Berlin » organisé par le III ème
Reich, il redevient néanmoins le peintre attitré de la jet – set après-guerre. Retiré sur la côte
d’azur, il peint, en 1959, le portrait de Brigitte Bardot. En 1967, une grande rétrospective
lui est consacrée au Musée National d’art moderne de Paris. C’est donc dans la célébrité qu’il
s’éteint en 1968, dans sa villa à Monaco.