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ALBERT MARQUET
                        (BORDEAUX, 1875 – PARIS, 1947)


                        Bords de Seine à Villennes

                        1913
                        Huile sur toile 61 x 50 cm.


                             Au travers d’une trouée d’arbres, on accède à la Seine dont on aperçoit en face
                        l’autre rive. Comme depuis une fenêtre, la vue est parfaitement dégagée, encadrée par deux
                        bouquets d’arbres. D’autant que des arbres ont été abattus au premier plan comme pour
                        nous permettre cet accès à la berge. Leurs troncs gisent en désordre dessinant des lignes
                        de fuite qui nous font pénétrer dans le tableau. A travers la végétation, on distingue une
                        barque, probablement une périssoire, amarrée à un arbre. Sur l’autre rive, on devine un petit
                        édifice dont la blancheur détonne parmi la verdure. La berge à cet endroit forme une petite
                        plage aux teintes sablonneuses. Trois peupliers viennent ponctuer cet horizon et se reflètent
                        de façon fragmentée dans la Seine en contrebas. Au loin, la campagne s’étend verdoyante,
                        arborée, sous un ciel laiteux. La lumière est ici tamisée mais chaude. Les teintes d’un vert
                        profond des feuillages touffus attestent de la période estivale. Marquet nous offre ici une
                        composition savamment composée. Tableau dans le tableau, la vue centrale est insérée dans
                        un cadre végétal. Quatre plans s’étagent pour suggérer la profondeur suivant la tradition
                        des paysages classiques. A la rive sombre du premier plan, succède le miroir clair du cours
                        de la Seine dont on retrouve les mêmes tonalités dans le ciel au-delà de la rive opposée,
                        brossée dans un camaïeu de verts. Comme toujours chez Marquet, la touche est légère mais
        154             précise, faisant ici miroiter la surface de l’eau, là, vibrer les feuilles d’un bouleau. Héritier des
                        fauvistes comme des impressionnistes, il sait transmettre cette présence de la nature jusque
                        dans ses détails atmosphériques.
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