Page 56 - Galerie Dreyfus Basel - Tableaux de Maitres
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ALBERT MARQUET
Avenue de Versailles
1904
Huile sur toile signée en bas à droite.
65x81 cm.
Cette uvre est répertoriée dans le catalogue raisonné de luvre dAlbert Marquet
de Jean-Claude Martinet par le Wildenstein Institute.
Certifcat du Wildenstein Institute.
Une vaste perspective traverse de biais le tableau nous invitant à remonter le cours
de cette avenue et à en chercher en vain laboutissement. En efet, cette dernière semble
disparaitre totalement dans la toile dans un fondu où formes et couleurs perdent peu à
peu de leur matière. La facture est ténue, les silhouettes en fligranes des immeubles qui
bordent le seul côté visible de cette avenue ne sont perceptibles que par leurs fenêtres
et leurs pignons gris. Les façades sont aussi claires que le sol Seules taches colorées,
les toits orangés et les feuillages ocre jaune des arbres qui déjà se dégarnissent, cest
lautomne. La touche est très présente, le trottoir nest plus quun trait jaune plus ou
moins appuyé. La grande économie de moyens avec lequel Marquet nous rend ici cette
soirée automnale parisienne est caractéristique de sa manière sensible et délicate. Déjà
les ombres des immeubles de gauche, invisibles, sallongent zébrant lavenue de bandes
sombres. Le peintre se teint probablement à létage de lun de ses immeubles pour capter
ces dernières heures de laprès-midi
Albert Marquet (1875-1947) est un peintre paysagiste français. En 1905, il
participe à lexposition des « Fauves » avec ses amis Matisse et Derain. Sensible aux
rendus des couleurs selon les variations de la lumière, il peint de nombreuses séries dun
même sujet en fonction des heures de la journée, des saisons et du climat. Ainsi choisit-il
Paris comme sujet de prédilection. De cette époque « fauviste » date l Avenue de Versailles
où la composition épurée témoigne de ses recherches chromatiques. La couleur construit
lespace. Après la première guerre mondiale, il voyage au Maghreb découvrant la lumière
dAfrique du Nord, mais aussi en Belgique et en Hollande avec un goût pour les ports et
les paysages marins. Il rencontre Signac avec qui il aime peindre. En 1939, il sétablit sur
les bords de Seine à La Frette, pour y peindre à loisir ce feuve quil aime tant. De cette
dernière retraite date Au bord de la Seine, la Frette, témoignant de son talent à représenter
leau dans ses diverses occurrences, dense ou transparente, grâce à une appréciation très
sensible des refets lumineux.
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